Je me suis lancé par curiosité et pour réduire ma facture d’électricité. Après un premier install DIY suivi d’un recours à un installateur professionnel, j’ai appris sur le terrain ce qui marche vraiment — techniquement, financièrement et humainement. Cet article retrace mon parcours, compare les deux approches et donne des leçons pratiques pour vous aider à choisir la meilleure voie pour votre projet solaire.
Pourquoi j’ai choisi le diy d’abord (motivation, attentes, premières erreurs)
Je voulais comprendre comment ça fonctionne avant de confier mon toit à quelqu’un. L’idée d’installer des panneaux moi‑même venait de trois motivations : réduire les coûts, acquérir des compétences et garder la maîtrise du projet. Je pensais aussi qu’un système simple — quelques panneaux, un onduleur, et une pose sur rails — serait suffisant pour produire une part significative de notre électricité. Spoiler : c’était vrai, mais pas sans surprises.
Ce que j’espérais obtenir
- Une réduction du coût d’installation (main d’œuvre évitée)
- Une fierté d’avoir monté quelque chose de concret
- Une appropriation totale du suivi et de la maintenance
Ce que j’ai sous‑estimé
- La logistique : livraison des panneaux, gestion des déchets d’emballage, stockage au sec.
- La sécurité : travailler sur un toit demande équipements (harnais, échelles, antis‑chutes).
- Les détails techniques : choix de câbles, section, protections, dimensionnement des strings et optimisation d’ombre.
Anecdote : la première nuit après la pose, j’ai découvert que j’avais mal serré deux attaches de rail — résultat : vibration et bruit au vent. Une vérification simple m’a évité pire, mais ça m’a rappelé que le diable est dans les détails.
Compétences requises (réelles)
- Bricolage électrique de base (mesures, repérage, connexions sécurisées)
- Lecture de plans et respect des normes locales
- Capacités physiques et travail en hauteur
- Temps : compter plusieurs week‑ends si vous êtes seul
Verdict personnel : le DIY fonctionne pour un système modeste et bien préparé. Mais il exige rigueur, temps et humilité face aux normes et à la sécurité. Si vous aimez apprendre et n’êtes pas pressé, c’est enrichissant — sinon, le professionnel évite beaucoup de stress initial.
Aspects techniques et logistiques : ce que j’ai appris sur le terrain
Sur le plan technique, le diable est dans trois domaines : l’électronique, la mécanique de fixation, et la conformité administrative. J’ai commis des erreurs mineures qui auraient pu coûter cher sans correction rapide.
Électronique et dimensionnement
- Choisir un onduleur adapté : onduleur string pour toits homogènes, micro‑onduleurs si ombrage partiel.
- Faire attention au rapport puissance/ponts (PV/DC) lié à la tension d’entrée de l’onduleur.
- Calculer la chute de tension : section câble souvent sous‑estimée, surtout sur longueurs >10–15 m.
Fixations et structure
- Les points d’ancrage doivent être compatibles avec le type de toiture (tuile, bac acier, ardoise).
- Utiliser des solins et des membranes d’étanchéité adaptées pour éviter les infiltrations.
- Tester la résistance mécanique au vent : la majorité des kits sont dimensionnés, mais l’assemblage compte.
Sécurité et normes
- Travailler avec harnais, lignes de vie et chaussures antidérapantes.
- Respecter les normes électriques locales (par ex. NFC 15‑100 en France pour la partie intérieure).
- Déclaration obligatoire : suivant puissance, dépôt de dossier (Déclaration préalable ou Permis de construire), et raccordement ERDF/enedis pour injection ou compteur Linky.
Logistique et planning
- Prévoir les livraisons en décalé : panneaux, rails, onduleur, visserie, câble.
- Stockage à l’abri et au sec pour éviter l’humidité sur les modules.
- Coordination avec le concessionnaire pour le raccordement : délais variables (souvent 1 à 3 mois selon la complexité en 2025).
Exemple concret : j’ai sous‑estimé la longueur de câble nécessaire entre le toit et le tableau. Résultat : 25 m de câble manquaient, commande express et retard d’un week‑end. Ce genre de détail est fréquent et coûte en temps.
Conseils techniques concrets
- Acheter un kit de fixation adapté au type de tuile et vérifier la résistance mécanique.
- Prendre un onduleur légèrement surdimensionné si vous envisagez une extension future.
- Documenter chaque étape (photos, schémas) : utile pour la garantie et pour un pro si besoin d’intervention.
Conclusion de la section : le DIY demande une préparation technique sérieuse. Si vous maîtrisez ces aspects, le résultat peut être propre et durable. Sinon, le tarif payé à un pro évitera souvent des erreurs coûteuses.
Résultats concrets : production, économies et retour sur investissement
Passons aux chiffres. J’ai commencé avec une installation DIY de 3,6 kW crête, puis j’ai fait appel à un professionnel pour ajouter 3 kW et optimiser l’onduleur et la répartition. Voici ce que j’ai constaté en pratique.
Production et productivité
- Moyenne annuelle estimée pour 3,6 kW en zone tempérée : ~4 000 kWh/an (≈1 100 kWh/kW/an).
- Après ajout pro (+3 kW) et optimisation d’orientation : ~6 900 kWh/an pour 6,6 kW total.
- Pertes initiales DIY : mauvaises connexions et légère sur‑chauffe de l’onduleur ont réduit ~5–8 % la production la première année.
Autoconsommation et stockage
- Sans batterie, autoconsommation sur mes usages : 30–35 % (chauffage électrique absent).
- Avec une petite batterie 5 kWh ajoutée par la suite : autoconsommation montée à 60–70 %.
- Le dimensionnement du stockage est crucial : surdimensionner coûte cher, sous‑dimensionner bride l’auto‑consommation.
Économie et ROI (ordres de grandeur)
- Coût DIY initial (80–90 % composants): pour 3,6 kW ≈ €4 000–5 500 (panneaux, onduleur, rails, câbles).
- Coût installation pro pour 3 kW additionnels, main‑d’œuvre comprise : ≈ €6 000–8 000.
- Prix moyen de l’électricité domestique : variable, mais un gain de ~€700–1 000/an après optimisation n’est pas rare.
- Retour sur investissement : selon subventions et tarif local, 6–12 ans pour l’ensemble avec batterie, plus rapide sans batterie si revente de surplus favorable.
Tableau synthétique (exemple indicatif)
| Poste | DIY 3,6 kW | Pro 3 kW |
|---|---|---|
| Coût approximatif (€) | 4 500 | 7 000 |
| Production annuelle (kWh) | 4 000 | 2 900 |
| Autoconsommation initiale | 35 % | 45–60 % (après optimisation) |
| ROI estimé | 6–12 ans | 7–13 ans (selon contrat) |
Anecdote financière : j’ai gagné en autonomie énergétique, mais la vraie valeur est la maîtrise de la consommation : j’ai adapté mes horaires de lave‑linge et cumulus pour maximiser l’usage solaire — ça a fait plus pour la rentabilité que n’importe quelle réduction marginale de prix matériel.
Points à retenir
- Le DIY réduit le coût matériel, mais des erreurs peuvent diminuer la production et allonger le ROI.
- Un pro optimise souvent l’implantation, la sécurité et la garantie — utile si vous visez longévité et revente.
- Le stockage change la donne : améliore l’autoconsommation mais pèse fortement sur l’investissement initial.
Quand choisir un professionnel et comment le sélectionner
Après l’expérience DIY, j’ai compris qu’un professionnel n’est pas juste une dépense, c’est un service qui sécurise projet, conformité et optimisation. Voici quand privilégier un pro et comment bien le choisir.
Cas où je recommande un pro
- Toit complexe (ombrages, orientation multiples, inclinaisons variées).
- Projets >6 kW, intégration au bâti (intégration au bâti IMB) ou création de structure spécifique.
- Présence d’une batterie couplée au réseau avec gestion intelligente (EMS).
- Si vous manquez de temps, compétences électriques, ou si la sécurité vous inquiète.
- Si vous voulez bénéficier d’une garantie « tout compris » (pose + production).
Comment choisir votre installateur
- Vérifiez les certifications : en France, QualiPV ou équivalent selon pays.
- Demandez plusieurs devis détaillés (3 à 5) et comparez prix, équipements et garanties.
- Vérifiez les références et demandes de visites d’installations existantes.
- Privilégiez la transparence sur le rendement estimé et les hypothèses (irradiation locale, orientation).
- Exigez un contrat clair sur la garantie pièces, main‑d’œuvre, et performances (si proposé).
Questions utiles à poser
- Quelle est la puissance réelle estimée et sur quelles bases (irradiation locale) ?
- Quelle garantie pour les panneaux, l’onduleur, et la pose ?
- Comment gérez‑vous les ombrages ou les micro‑coupures ?
- Proposez‑vous un suivi à distance et une maintenance régulière ?
- Qui s’occupe des démarches administratives et du raccordement ?
Anecdote recrutement : j’ai failli choisir uniquement sur le prix. Un installateur plus cher m’a convaincu en proposant un relevé d’ombrage et un suivi connecté — résultat : +8 % de production annuelle. C’était un investissement sage.
Quand négocier
- Négociez toujours la durée et l’étendue des garanties.
- Demandez un échéancier de paiement lié à des étapes (début, pose, raccordement).
- Vérifiez si vous pouvez garder des pièces détachées (panneaux supplémentaires) pour futur agrandissement.
Conclusion pratique : si votre projet est simple et que vous aimez bricoler, le DIY est faisable. Pour tout ce qui est technique complexe, intégration et garanties longues, un professionnel apporte du calme et de l’optimisation souvent rentables sur le long terme.
Leçons apprises et conseils pratiques pour se lancer (checklist, erreurs à éviter)
Après avoir vécu les deux approches, j’ai synthétisé des leçons concrètes — des choses que j’aurais aimé savoir avant de commencer.
Checklist essentielle avant de commencer
- Vérifiez l’orientation et l’ombre (outil : relevé d’ombrage ou applis).
- Faites un audit simple de consommation pour dimensionner l’installation.
- Choisissez les composants avec des garanties claires (panneaux 25 ans, onduleur 10 ans).
- Planifiez logistique et stockage avant livraison.
- Informez‑vous sur les démarches administratives locales (déclarations, raccordement).
Erreurs courantes à éviter
- Sous‑estimer la section de câble et les protections (fusibles, disjoncteurs).
- Négliger les fixations et l’étanchéité : infiltrations = cauchemar long terme.
- Oublier une ventilation suffisante pour l’onduleur (surchauffe réduit vie et rendement).
- Compromettre sécurité pour gagner du temps : un accident coûte plus cher que la main‑d’œuvre.
Conseils pratiques pour optimiser le DIY
- Commencez petit : un système modulaire permet d’apprendre et d’étendre.
- Documentez chaque étape (photos, numéros de série, plan de câblage).
- Testez les connexions DC au multimètre avant la mise sous tension.
- Pensez à la maintenance : accès aux panneaux et nettoyage facile.
Sur la relation avec le pro (si vous faites appel)
- Soyez clair sur vos attentes (garantie, suivi, capacité d’extension).
- Demandez un dossier complet à la réception (protocoles de test, schéma électrique).
- Conservez toutes les factures et bons de livraison pour garantie.
Dernière anecdote et encouragement
Quand j’ai posé mes premiers panneaux, j’étais nerveux mais très curieux. Quelques erreurs, un pro venu corriger et optimiser ensuite, et aujourd’hui j’ai un système qui produit, m’apprend, et qui me rend autonome progressivement. Mon conseil final : commencez petit, documentez, et n’ayez pas peur de solliciter un professionnel pour les étapes qui dépassent vos compétences. Le solaire est accessible — avec méthode et prudence, il devient une source durable d’autonomie.
Appel à l’action : identifiez d’abord vos besoins, faites un diagnostic simple de votre toit et de votre consommation, puis décidez si vous voulez apprendre en faisant ou gagner du temps avec un professionnel. Le soleil attend — prenez la décision qui vous convient.